70h de voyage en mode stress maximum avec un petit bonus garde à vue à Delhi
Voyager en sac à dos, c’est sympa, c’est d’ailleurs les galères qui sont à l’origine des anecdotes les plus intéressantes…oui enfin…
Veille du départ, appel après le boulot, je reçois un coup de fil « bonjour vous êtes bien mademoiselle ***********l, votre vol delhi katmandou est annulé ». voix féminine, j’élimine donc jamal de la liste des suspects pour cette mauvaise blague…
Force est de constater qu’il ne s’agit pas d’une blague… ouch…
Quoi d’autre….ah oui, une grêve générale en Inde…revendications salariales. Tout est bloqué.
Parfait, ça s’annonce donc sportif !
Après un trajet jusqu’à Roissy nickel avec une Dorothée plus à l’heure que jamais [ forcément ça a eu un impact fort sur la suite des évènements, ce grand bouleversement dans l’ordre des choses ne pouvait pas rester anodin] nous voilà prêts à aller affronter cette histoire de vol annulé …une formalité ? je ne dirais pas ça comme ça…
On apprend qu’en plus de notre vol Delhi –Katmandou, notre vol paris-Londres est également annulé. Wahoo, sympa l’entrée en matière ! La compagnie qui a pris nos billets ne nous rappellera jamais et on doit se farcir la nana de british airways, un mix entre anémone et la reine d’Angleterre en mode « oui, je suis psychorigide et alors ». On est pas aidés, non non non.
Pour le vol pour Londres, on aura une solution assez rapidement puisqu’on embarque pour un vol plus tôt (mais qui finalement aura 1h de retard), mais pour le Dehli Katmandou, on doit voir ça à Londres, enfin c’est ce que l’on croit puisque finalement c’est à Delhi que nous devrons gérer ce petit aléa. Ça va le faire nickel, je sais dire « namaste » et « chai ».
Et sur place …Encore raté ! Plus d’avions pour Katmandou pour aujourd’hui. Game over.
Coincés à Delhi, ya pire dans la vie, on prendra un vol le lendemain normalement, sur une autre compagnie, on ne va pas faire l’impasse sur le Népal quand même !
On mettra Plus d’une demi-heure pour sortir de l’aéroport de Delhi, il faut qu’on obtienne une autorisation spéciale puisque rien n’indique dans notre billet que nous devions rester sur place. Mais quelle galère !
Nous voilà donc chargés comme des bœufs ( On a en moyenne 20kg de bagages chacun) jetés dans la capitale à la recherche d’un coin où passer la soirée. On prend le métro comme des grands jusqu’à new-delhi.
Bousculades, marchands ambulants, chiens errants, odeurs d’encens, poussières, chaleur, cris, saris colorés, klaxons,klaxons, klaxons ça y est ! On est en Inde !
C’est l’effervescence ici, tout est en mouvement tout le temps, on se fait une petite ballade entre les vaches, les taxis, les marchands, les chiens, les gens…
Une groupe étrange de 4 types déguisés et peinturlurés attire notre attention, ils sont habillés comme des mendiants mort vivants et se baladent avec un énorme tambourin. Why not.
Peut-être que cela a un rapport avec les prochaines fêtes de holî qui célèbrent le printemps.
On a trouvé un hôtel au fin fond d’une rue toute sombre qui pue la pisse, à côté duquel il y a un chantier, on entend les ouvriers qui grattent le sable et qui crachent en permanence. J’ai l’impression d’être dans une litière géante !
Pleins d’espoir et de bonne humeur, nous voici dès le lendemain 7h en route pour l’aéroport (nan je déconne, on fait un peu la gueule quand même hého !)
Après 1h d’attente et d’incompréhension puisqu’on est quand même loin d’être bilingues, on nous dit qu’on aurait dû rester hier, enfin je crois, bref, la situation se décoince enfin, et nous voici embarqués à l’arrache sur un vol à 10h55. On court dans l’aéroport avec deux indiens sapés comme Spirou, hop, enregistrement, hop, on nous remet nos cartes d’embarquement, hop, on va pour se diriger vers le scan mais là…on nous dit d’attendre…on va nous accompagner.
Ah, chouette, on nous assiste ? Non, pas vraiment, on nous conduit vers les bureaux de la douane, dans un local « customs preventive »
Là 7 types nous dévisagent et examinent nos passeports. Autant dire que là, ça sent le roussi. On est suspect. Pourquoi a-t-on passé une nuit à Delhi, pourquoi va-t-on à Katmandou, pourquoi puisque l’on va à Katmandou a-t-on un visa indien. J’essaye d’avoir l’air le plus innocent possible J et réexplique calmement la situation [ c’est pas le moment de faire une gaffe…ni une blague d’ailleurs]
Re-examen de passeports, Re-questions, bon, sans déconner on peut y aller là ?
On nous laisse finalement partir, o grands criminels que nous sommes. Ouf !
C’est parti pour Katmandou, le voyage peut ENFIN commencer.
On aura donc mis 72h et 10mn pour effectuer Paris –Ktm. Zen